Accueil > Liste des métaphores > Affichage d'une métaphore
Affichage des détails d'une métaphore
Métaphore(s) :
- Nature
Mots-clés :
Coran ; actions de Dieu ; création ; annihilation ; génération ; corruption ; augmentation ; diminution ; altération ; changement de lieu.
Domaine :
Aucun
Citation exacte :
Etenim, cum octo sint opera Dei, creatio, annichilatio, generatio, corruptio, augmentatio, diminutio, alteratio et mutatio secundum locum, ex hiis, sex naturali agenti uel artificiali competentibus, omnia hec circa libri translationem exercuisse uidetur qui eam Latino composuit sermone.
Cui rei magnam forte prestitit causam qui Arabicum primus interpretabatur, magister Petrus Toletanus, Arabice et Latine peritus lingue, prout abbas prefatus Cluniacensis inquit in epistola ad sanctum Bernardum, Clareuallis abbatem, utque etiam ex illa apparet, quatuor fuerunt translatores: dictus Petrus Toletanus aliusque Petrus, notarius abbatis ipsius, tanquam Latine lingue peritior; tandem, astrologi duo, quoniam utriusque lingue periti, magno ab ipso abbate pretio conducti, quorum Robertus translationis fuit precipuus auctor, prohemio uero eius demonstrante splendidum fuisse rhetorem atque poetam.
Visa Arabici textus continentia suaque translatione, liquido apparet, descripta Arabice in Alchurano in suum conuertisse eloquentie modum. Haut igitur mirum si dicta sex exercuit officia in translatione ipsa; ultimum quippe, mutationis de loco ad locum, uelud ordinarium est quasi per totum, quod in principio psalmi continetur aut paragraphorum eiusdem in medio posito aut econtra, et aliquando ad quatuor uel quinque lineas.
Alteratione quoque usus est in quam permultis uocabulis, ita ut quod frequentissime Alchuranus uersum aut uersus appellet, ipse miracula nominet; et ubi Apostolos, ipse uiros uestibus albis indutos.
Diminutione rursus, quod in Arabico positiue dicitur, superlatiue promens et econtra.
Generatione preterea et corruptione usus est, causam designans in Alchurano non expressam, aut inferendo correlarium uel conclusionem ex dictis, multa quoque ibidem expressa silentio pretereundo, omnibus pendentibus hiis ex transmutato loquendi modo, adeo quod in aliquibus habet se uelud magister in scolis discipulos docens uel exortans populum in ambone.
At quod creauerit utpote aliquid magne continentie nouiter fingendo, uel annichilauerit, supprimendo, non fortasse reperitur, quin etsi alio alioque modo tota fere substantia Alchurani in ipsa reperitur translatione.
Traduction (éventuelle) en français :
Les actions de Dieu sont au nombre de huit : la création, l’annihilation, la génération, la corruption, l’augmentation, la diminution, l’altération et le changement de lieu. Six d’entre elles peuvent être exercées par un agent naturel ou artificiel. C’est ce que le traducteur latin semble avoir fait dans sa traduction.
Le principal responsable en est peut-être le premier traducteur, maître Pierre de Tolède, savant arabisant et latiniste, comme l’indique l’abbé de Cluny dans son épître à saint Bernard de Clairvaux. Mais comme cela ressort aussi de cette épître, il y eut quatre traducteurs : ledit Pierre de Tolède ; un autre Pierre, secrétaire de l’abbé et latiniste plus aguerri ; deux astronomes, compétents dans l’une et l’autre langues, que l’abbé paie grassement. Parmi ces derniers, Robert fut l’auteur principal de la traduction. Son prologue montre d’ailleurs qu’il était un orateur et un poète brillant.
Mais lorsque l’on compare le contenu du texte arabe et sa traduction, il apparaît clairement qu’il a transformé les développements arabes du Coran pour les adapter à sa propre forme d’éloquence. De fait, la dernière action mentionnée, soit le changement d’un lieu vers l’autre, a cours à peu près partout. Ce qui se trouve au début d’une sourate ou d’un paragraphe est placé au milieu, et inversement. Il y a parfois quatre ou cinq lignes d’intervalle.
Pour de très nombreux mots, il a aussi usé d’altération. Le Coran parle ainsi de « versets », de façon tout à fait récurrente : il les appelle quant à lui des « miracles ». Et quand il est question d’« apôtres », il évoque des « hommes à l’habit blanc ».
À l’inverse, il y a diminution quand il fait passer au superlatif ce qui est de degré positif en arabe, et réciproquement.
Il y a encore génération et corruption quand il mentionne une cause qui n’est pas explicite en arabe, quand il tire du propos un corollaire ou une conclusion, tout en passant souvent sous silence d’autres idées exprimées au même endroit : toutes interventions ressortissant à un changement de style, au point qu’il se comporte dans certains passages comme un maître qui ferait cours à des élèves dans une école ou comme s’il exhortait le public depuis la chaire.
On ne peut vraiment dire en revanche qu’il ait créé ou annihilé, par exemple en inventant ou bien en supprimant un élément de grande ampleur. Au contraire : même si c’est tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, on retrouve peu ou prou toute la substance du Coran dans cette traduction.
Précisions (éventuelles) du collaborateur :
Original
Nom de l'auteur :
Langue :
Latin
Genre :
Références bibliographiques
Titre :
Prologue au coran trilingue
Lieu d'édition :
Manuscrit
Editeur :
Année d'édition :
1456
Source :
Traduction
Nom du traducteur :
Vigliano Tristan
Langue de la traduction :
Français
Genre :
Références bibliographiques
Titre :
Lieu d'édition :
Editeur :
Année d'édition :